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Unite - Progres - Justice
  • Burkina Faso
Laboratoire National de Santé Publique

C’est dingue ! Trop dingue même ! C’est la dinguerie ! Un « tigre » rôde dans la cité des hommes intègres en toute impunité.


communiques

La dengue fonce à toute berzingue avec son lot de désolation. La famille des moustiques est en pleine mutation. L’anophèle femelle est en perte de vitesse ; elle ne fait même plus peur. Désormais dans les rangs des moustiques, il y a des gangs en treillis bariolés noir et blanc.



Ces « moustiques mutants » n’attendent plus la nuit pour piquer. Ils sont véloces et féroces, et attaquent en plein jour, à visage découvert. Ce sont des « hors la loi » sans toit qui vadrouillent dans les détours de notre propre inconscience. Les « moustiques tigres » sont là ! Comme tous les moustiques, la confrérie des « moustiques tigres » se recrute sur le tas, dans le lit de nos saletés quotidiennes, de nos négligences hygiéniques. Le mal nous guette à tout bout de champ : des caniveaux remplis d’ordures et de cocktail infect, aux pneus des ronds-points mal en point, en passant par les canaris d’eau oubliés ou mal fermés, le moustique tigre installe ses « comités » et affirme son autorité.
La dengue rend tellement dingue que certains l’appellent « palu dengue », alors que son seul nom lui suffit. Les caniveaux sont des poubelles dans les quartiers, les eaux sales sont versées partout, même sur les voies goudronnées. Dans les ménages, certains vivent avec les moustiques dans une curieuse et funeste symbiose sans lendemain. Ils les élèvent dans les recoins sombres et encombrants de leur maison. Ils les chérissent dans les saletés des toilettes puantes et gluantes. Ils sont abonnés au palu pour toute l’année. Sous les moustiquaires mal entretenues, il y a des nids de moustiques en éclosion. Dans un tel laisser-aller sécuritaire, la dengue ne peut que frapper et même récidiver. Pendant ce temps, d’invétérés buveurs de bière continuent de se la couler douce au bord du grand canal, dans les espaces vides à risque ou non loin des décharges publiques. Pendant ce temps, des citoyens atypiques continuent de vider leur WC par-dessus le mur en plein air. Pendant ce temps, les moustiques tigres patrouillent en plein jour d’immondice à immondice, de saleté en saleté pour piquer à bout portant et prendre le maquis. L’assassin court toujours mais très souvent, nous avons préparé le terrain du forfait. 
Nous sommes coupables et victimes de nos mauvaises habitudes en matière d’hygiène. Regardez le décor de nos marchés insalubres, faites un tour dans les gares routières, c’est la totale. Prenez le car de certaines compagnies de transports et vous verrez que les moustiques font partie des passagers. Jetez un coup d’œil dans les toilettes de nos administrations et ne vous approcher pas des véhicules moribonds qui patientes au garage, les moustiques s’y portent bien. Il y en a qui diront qu’ils sont propres et ordonnés, mais attention à vos pots de fleurs au salon ou au bureau, un moustique tigre peut y faire le guet. Dans vos poubelles pleines, derrière vos rideaux de luxe, un écosystème y végète en toute sérénité ; un moustique tigre peut y installer sa base. Il y en a qui les élèvent dans leurs propres bottes sans s’en rendre compte. Comme le terroriste, le moustique tigre se camoufle et s’embusque derrière nos tares pour mieux nous frapper. Rappelez-vous : la dengue se caractérise par un état de fébrilité soudain, des céphalées, des troubles digestifs, des douleurs musculaires et articulaires donnant au malade une démarche raide. Si vous avez ces signes, allez vite consulter ! Mais si seulement chacun pouvait balayer au-delà de sa porte et restez vigilants ! Parce que « le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie… ». 


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